Art Contemporain en Auvergne-Rhône-Alpes

Cabaret à l’électricité nocturne, fête foraine joyeusement populaire, talk-show aux excès aussi drôles que grinçants, fable faussement candide et dérive cauchemardesque du conte de fées : autant d’univers esthétiques que convoquera le Magasin CNAC à l’occasion de la prochaine exposition consacrée à Julie Béna.

« Parodie » marque la première exposition d’une telle envergure en France consacrée à Julie Béna. Rassemblant un corpus significatif de ses œuvres réalisées entre 2015 et aujourd’hui, l’exposition au Magasin met en lumière une décennie de création et retrace l’évolution du parcours de l’artiste française.

La vaste sélection d’œuvres transforme le Magasin CNAC en un espace habité de personnages, tantôt imaginés tantôt incarnés par Julie Béna, semblant tout droit sortis de mondes évanescents, transients. Celui de la foire et de son registre burlesque et populaire, s’associe à l’univers de la nuit où l’inconscient, les fantasmes et les rêves — tantôt joyeusement émancipateurs, tantôt cauchemardesques — se côtoient. « Parodie » interroge, avec espièglerie, les contours incertains de la vérité, qu’elle trouble et réinvente, à la croisée du personnel et du politique, autour de nous et en nous. Les doubles et les personnages qui se dissimulent derrière les masques suggèrent une forme d’introspection que l’artiste aborde avec humour, dérision et exagération. Le cabaret et les contes de fées, imageries dans laquelle elle puise régulièrement, utilisent l’allégorie et l’hyperbole pour exprimer des opinions sur la réalité sociale ou politique. Ainsi, dans l’univers de Julie Béna, réel et fantaisie se confondent.

Ce projet se déploiera à l’échelle du bâtiment historique du centre d’art, au sein de ses Galeries ainsi que dans sa Rue iconique. À cette occasion, Julie Béna répond à l’identité et à l’architecture du bâtiment dont la Rue, l’espace intérieur de la halle situé sous la verrière, occupe une place centrale – avec une forte symbolique renvoyant à la rue comme espace public. Cette intention est d’autant plus pertinente pour le travail de l’artiste nourri par son expérience du théâtre itinérant qui caractérise son enfance sur les planches et son appréhension de la performance. Ses œuvres transparaissent une part d’intimité en portant des réflexions sur les personnalités intérieures et les dynamiques familiales cellulaires, tout en provoquant la collision avec des personnages universels et emblématiques des sphères publiques et médiatisées, tels que Shirley Temple.

Si l’exposition porte un regard rétrospectif sur le parcours de l’artiste, visant à revenir sur près de dix années de pratique, c’est également une invitation à se saisir du lieu et transformer les espaces, grâce à de toutes nouvelles productions pensées spécifiquement pour l’occasion. Ce sera la première fois qu’une sélection aussi étendue et éclectique de ses œuvres, toutes échelles et médiums confondus, sera présentée au public.