
Mais quelles histoires
Exposition collective
Structure
APONIA, lieu d'Art contemporainau 07.09.2025
Vernissage
01.08.2025, 18hCommissaire et scénographe
Alain-Christian Barret
Horaires
Vendredi, samedi et dimanche de 15h à 18h (en Période d'exposition)Sur RDV pour les groupes scolaires également les autres jours
Mais quelles histoires
Exposition collective
Thierry Carrier / Anna Foka / Barbara Navi / Anne-Marie Rognon
« Mais quelles histoires » Le monde comme théâtre de la comédie humaine
Texte : Anna Rémuzon
“Nous hallucinons tous, tout le temps ; lorsque nous sommes d’accord sur nos hallucinations, nous appelons cela « réalité »”. Anil Seth
Stupeur, sursaut et interpellation, voilà le ton donné à cette nouvelle exposition estivale chez Aponia… une invitation à appréhender la pluralité de nos histoires et de nos réalités… nos hallucinations quotidiennes… nos corps dans ce monde où l’on avance à visage masqué plutôt que découvert. Quatre artistes interrogent à leur manière cette présence figurative… ces hypothèses narratives. Ils sont réunis dans une unité de temps, de lieu et d’action… pour nous confronter à notre comédie humaine autant qu’à nos jeux d’acteurs dans le grand théâtre de la vie.
Acte 1 – Thierry Carrier – Le protagoniste
Souvent solitaire, le sujet nous interpelle par son hyperréalisme… cet “autre” plus vrai que nature qui ne peut nous laisser indifférent. Une rencontre frontale ! Il nous regarde et nous confronte… aussi immobile et incontournable qu’une apparition. Aller vers l’inconnu ! Il nous ressemble pourtant, lorsque l’anonymat ordinaire prend soudainement les traits d’un héros masqué. Chaque figure nous entraîne dans une histoire personnelle dont elle incarne le rôle principal… protagoniste de la toile comme de cette existence à surpasser. Métaphore poétique, l’environnement change comme un décor où la lumière réveille une aura de mystère… la posture énigmatique et silencieuse d’un arrêt sur image.
Acte 2 – Anna Foka – L’évasion
Des curiosités… des éléments rapportés comme autant de fragments d’informations mêlées… des plans successifs qui se glissent entre le rêve et la réalité. Ces images, ces souvenirs, qui se confondent pour former soudain un contexte et un sens nouveau. Ce sont des personnages, plus ou moins familiers, qui se promènent entre le noir et la couleur, comme dans un conte qui peut nous faire rire ou trembler à chaque instant. La narration vive et expressive passe par les nuances et s’étend jusqu’au diptyque à la manière d’un film… projeté sur la toile comme un écran de cinéma dans lequel chacun peut pénétrer et entrevoir derrière ses paupières la possibilité d’une évasion sans limite de temps ou d’espace… l’imaginaire en soi.
Acte 3 – Barbara Navi – Le songe
Cet instant volatile où le rêve s’estompe ou s’efface de notre mémoire au réveil pour nous protéger. Reconstituer l’image comme reconstruire quelque chose qui a sans doute existé. Réintégrer le flot des informations visuelles. Photographie, cinéma, numérique… tout converge vers le refuge d’une peinture onirique et vaporeuse. Les contours sont floutés, pixellisés et doux comme une retouche de la réalité. Il n’y a pas de rupture entre le corps et l’espace qui se fondent en un lieu commun et agrégé. Les figures font partie du décor… d’un entre-deux mondes… entre l’ombre et la lumière… l’éveil et le sommeil. Le doute plane sur ce que nous voyons et ressentons comme un mirage ou un fantôme intérieur… une impalpable existence.
Acte 4 – Anne-Marie Rognon – La madeleine
Les couleurs vives et la joie de vivre se croquent comme une madeleine de Proust. Le souvenir pétillant de l’enfance qui ressurgit… un pays des merveilles où l’on se laisse surprendre par ce qui nous entoure. Tout prend un autre sens et le personnage devient cet ami imaginaire qui nous accompagne au fil d’une histoire fantastique… une aventure qui se dessine à mesure que l’on avance et où il faut décoder les symboles comme dans un rêve. Avec humour et ironie, reconsidérer l’ordinaire pour en faire une expérience fantastique et retrouver ses capacités perdues ou oubliées de se raconter des histoires… et quelles histoires !!!
