
INTRICATIONS
JOSÈFA NTJAM
au 11.01.2026
Vernissage
02.10.2025, 18h30Commissariat
Sarah Caillet
Horaires
Du mercredi au vendredi de 14h à 18hLe week-end de 13h à 19h
Fermé lundi & mardi
Du mardi au vendredi de 9h à 18h pour les groupes et sur inscription
Fermetures exceptionnelles : 1er janvier, 1er mai, 25 décembre
Fermeture à 17h les 24 & 31 décembre
Tarifs
Plein tarif : 6€Tarif réduit : 4€
Sur présentation d’un justificatif
• Habitants de Villeurbanne
• Retraités
• Demandeur d’emploi
• Étudiants
• Enseignants en art
→ Gratuité
Sur présentation d’un justificatif
• Moins de 18 ans
• Bénéficiaires du RSA
• Détenteurs de la carte ICOM
• Personnes en situation de handicap et leur accompagnateur
• Journalistes
• Étudiants en Art
• Membres de l’Association des Amis de l’IAC
• Membres de C-E-A (commissaires d'exposition associés)
• Adhérents Maison des Artistes
• Détenteurs de la Carte Ministère de la Culture (valable pour deux personnes)
• Détenteurs de la Carte Ateliers du Grand Large
• Lyon City Card
PASS IAC : 15 €
Accès illimité pendant un an
Achetez en ligne
L'IAC est partenaire du PASS Région et du PASS Culture
PARTENARIAT BILLETTERIE INÉDIT avec le Magasin CNAC à Grenoble
Du 7 février au 31 décembre 2025
Au Magasin CNAC à Grenoble et à l’IAC Villeurbanne, une entrée dans un lieu, une entrée gratuite dans l’autre.
À l’occasion de l'exposition Good Service, Good Performance au Magasin CNAC Grenoble, l’IAC - Institut d’art contemporain, Villeurbanne/Rhône-Alpes annonce un partenariat annuel inédit : pendant toute l’année 2025, chaque entrée dans l’une des institutions donnera lieu à une entrée gratuite dans l’autre.
De février à décembre 2025, ce partenariat est ainsi l’occasion d’offrir aux publics dix mois d’expositions sans interruption dans un périmètre régional de 100 km.
Sites internet
INTRICATIONS
JOSÈFA NTJAM
Un monde refait surface, fragment après fragment, au rythme
lent de formes en recomposition. Pour sa plus vaste exposition
à ce jour, Josèfa Ntjam transforme les 1200 m2 de l’Institut
d’art contemporain et les vitrines de la station de métro Gare
Part-Dieu en dérive sensorielle, politique et mythologique.
Un territoire où tout vacille : textures, voix, mémoires. Ici,
la forme suit la faille, et la légende, le battement d’un cœur
souterrain.
Le titre, INTRICATIONS, vient de la physique quantique. Il dit
cela : que deux particules, même séparées par des années-
lumière, peuvent continuer à vibrer ensemble. C’est ce lien
tissé entre des choses que tout semblait séparer – la peau et
le métal, la révolte et la plante, le cri et la comète – qui irrigue
toute la traversée de l’exposition.
On y entre comme dans une forêt d’images, un seuil de matière,
dense, presque impénétrable. Marthe Ekemeyong Moumié,
Élisabeth Djouka, Mafory Bangoura1
s’y tiennent en veille,
gardiennes des récits qui vont nous être racontés. Dans leur
sillage, Persona, entité mouvante, incarnée sans être assignée,
est traversée de voix, de corps et de données. Elle ne parle
jamais depuis un « je » unique, mais depuis un réseau : celui
des mémoires noires, des lignées matriarcales, des identités
queer, des histoires occultées. Sa voix est diffractée, dédoublée,
comme pour signifier que toute prise de parole depuis la marge
est toujours stratifiée. Dans son passage, elle creuse le lit du récit
historique, laisse couler les mythes, les héritages, les possibles.
Les spiritualités liées aux éléments, les cosmogonies dogon2
,
fang3
, bassa4
, les récits nés dans l’exil… tout cela ne s’additionne
pas : ils se répondent et se frottent pour produire des images
nouvelles, des êtres en fuite. Car c’est bien d’une mythologie de
la fuite qu’il s’agit. Pas comme abandon, mais comme stratégie,
comme science de l’échappée et du déplacement. Ce tissage
appelle une autre carte, un autre sol : celui du vivant, non comme
décor, mais comme allié. Les figures qu’invoque Josèfa Ntjam –
les mycéliums, les hydres, les coraux – ne sont pas des ornements.
Elles sont langage. Elles manifestent une force discrète : celle de
construire dans l’ombre en se régénérant sans fin. Le vivant, ici,
est résistance. Il relie et infiltre, il soutient.
INTRICATIONS s’éprouve comme une fiction en expansion.
Pour la composer, Josèfa Ntjam s’arme de tout : du carton et
de la biorésine, des moteurs de jeux vidéo et de l’intelligence
artificielle, du sable, du métal, des chants. Elle expérimente.
Elle mêle. Elle assemble comme on invente des mondes. Les
technologies deviennent organes, les matériaux des messagers,
et les installations, des corps en mutation.
Autour, le cosmos résonne. Ce n’est pas un décor mais une archive
à ciel ouvert, un espace pour y loger les voix que l’histoire a jetées
hors-champ. En son cœur : une installation sonore, première du
type pour l’artiste, pensée spécialement pour l’IAC. Centre de
gravité sensible, elle agit comme un cœur battant, une chambre
d’échos qui absorbe et redistribue les vibrations du parcours
Dans INTRICATIONS, la fiction est vivante. Elle n’éclaire pas,
elle murmure, elle tord, elle entraîne. Et peut-être, avec elle,
notre regard commence-t-il, lui aussi, à se recomposer. Josèfa
Ntjam s’inscrit dans la lignée de celles et ceux qui pensent avec la
fiction, non pour fuir le réel, mais pour en révéler les plis invisibles.
Avec Sun Ra, Octavia Butler, Drexciya ou Kodwo Eshun5, elle rêve
– oui – mais rêve avec les dents, avec les racines, avec la mer.
COMMISSAIRE
Sarah Caillet
