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Cinémapéros 
Haute-Loire
Évènement

Cinémapéros 

Du 05.08.2025
au 12.08.2025

Horaires

19h

Sites internet

Cinémapéros 2025

Évènement

Cinémapéros 

Programmation pensée par Clio Simon

On tousse de tout un état du monde. Si vous voulez savoir ce qu’il se passe, demandez aux plantes, aux glaciers, à la montagne, à la brume, aux lichens… Nous, nous n’avons plus les mots.

Artiste chercheuse, Clio Simon, œuvre dans les arts indisciplinés hybridant les arts visuels et sonores aux sciences humaines et sociales. Co-fondatrice du collectif des Travailleur·euses de l’art 59, elle milite pour la défense des droits des artistes auteur·ices.

 

Mardi 5 août à 19h

Imbizo Ka Mafavuke (Mafavuke’s Tribunal) de Uriel Orlow, 2017, 28min, Afrique du sud

Imbizo Ka Mafavuke (Le Tribunal de Mafavuke) est un documentaire expérimental qui se déroule aux abords d’une réserve naturelle de Johannesburg. Sorte de Lehrstück brechtien (théâtre de l’accident), le film montre les préparatifs d’un tribunal populaire où guérisseurs traditionnels, militants et avocats se réunissent pour discuter des savoirs autochtones et de la bioprospection. L’industrie pharmaceutique considère désormais la médecine traditionnelle comme une source d’identification de nouveaux agents bioactifs pouvant être utilisés dans la préparation de médicaments synthétiques. Cela soulève de nouvelles questions sur la protection intellectuelle des savoirs autochtones par le droit d’auteur. Imbizo Ka Mafavuke s’interroge sur les bénéfices de la transformation des plantes en produits pharmaceutiques, compte tenu des multiples revendications de propriété, de priorité, de localisation et d’appropriation. Les protagonistes du film se glissent dans différents rôles et s’appuient sur des cas réels impliquant des multinationales pharmaceutiques en quête du prochain médicament miracle dans les communautés autochtones. Les fantômes des explorateurs coloniaux, des botanistes et des juges observent les débats.

 

Mardi 12 août à 19h

VILLA EMPAIN de Katharina Kastner, 2019, 24 min, production : BE/FR/GER/AT

Que peut inspirer le destin de la villa Empain à Bruxelles, projet fou du baron du même nom, marquée par une vie mouvementée depuis sa livraison, en 1934 ? Le pari de Katharina Kastner sera d’en faire le portrait, attentif au travail du temps, à l’image d’une existence humaine. Un film sensoriel, tourné avec un 16mm captant le frémissement des feuilles du jardin ondoyant sous la lumière, le mouvement de perles irisantes, ou encore les jeux colorés à l’occasion d’une intervention de Daniel Buren. Sans un mot, et avec une caméra caressante, attentive aux motifs cachés des splendides marbres ou aux veinures des essences les plus précieuses qui ornent les pièces. Par touches, au-delà la monumentalité de ses 2 500 mètres carrés et de sa piscine qui a nourri l’admiration de ses premiers visiteurs, Katharina Kastner offre une vision organique du bâtiment marqué par ses vicissitudes, devenu successivement musée, ambassades, laissé à l’abandon, et désormais restauré. Grâce à un montage opérant des rapprochements furtifs, attentif aux associations de couleur, télescopant les temps et les sensations tactiles, alors que bruissent les espaces explorés, le film nous embarque dans un voyage fait de réminiscences, telles ces bribes de la vie de son initiateur puisées dans les archives familiales – ici en villégiature, là jouant sur une plage -, images surgies d’un passé lointain mais hantant encore les lieux. Cet espace de vie pensé comme œuvre d’art, le film nous l’offre en forme de divagation. Un songe qui nous embarque dans la villa comme un écho de fantasmes passés, un espace mental et aussi un écrin d’accueil du travail du temps. Un peu comme ce travail d’empreinte que l’on voit à l’œuvre dans le film, geste léger d’un crayon sur une feuille blanche.

FIDMarseille – Nicolas Feodoroffeac

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