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Si les heures m’étaient comptées
Drôme
Exposition

Si les heures m’étaient comptées

Angelika Markul

Lieu

Bourse du Travail
Place de la Pierre
26000 Valence
Du 12.04.2023
au 28.05.2023

Vernissage

12.04.2023, à 18h

Horaires

Ouvert les jeudis et vendredis, de 13h à 19h et les mercredis, samedis et dimanche, de 10h à 13h et de 14h à 19h

Tarifs

Entrée libre et gratuite

Crédits visuel : Angelika Markul, Si les heures m’étaient comptées, 2016. Installation vidéo, musique de Simon Ripoll-Hurier vidéo noir et blanc, son, durée11’47’’ en boucle. Collection MAC VAL – Musée d’art contemporain du Val-de-Marne

Exposition

Si les heures m’étaient comptées

Angelika Markul

En prologue de l’exposition L’Univers sans l’Homme, le Musée de Valence investit la Bourse du Travail, espace dédié à l’art contemporain, et y présente une œuvre d’Angelika Markul, Si les heures m’étaient comptées, installation vidéo de 2016.

Depuis le début des années 2000, Angelika Markul développe un corpus d’œuvresqui flirtent avec la science-fiction. Ses formes sculpturales et ses installations vidéo invitent à un voyage extrême dans des contrées inaccessibles et en dehors du temps. Elles plongent le visiteur dans des paysages fictionnels où l’immensité de la nature occupe une place centrale et les repères chronologiques sont vains. Pour ce faire, Angelika Markul n’hésite pas à tourner aux quatre coins du monde, dans des zones reculées (désert d’Atacama au Chili, terres aborigènes du Kimberley en Australie, Terre de feu en Argentine, archipel Ryūkyū au Japon) et des territoires dévastés par les soubresauts de la nature ou ceux de l’humanité (Tchernobyl, Bagdad, Fukushima). Sa quête est tant documentaire que métaphysique dans un questionnement des mythes, des récits ancestraux et des origines. Etranges ballades poétiques, ses œuvres fascinent et inquiètent simultanément.

L’installation vidéo Si les heures m’étaient comptées aspire le visiteur à 300 mètres sous la surface de la Terre, dans une cavité extraordinaire découverte fortuitement dans la mine de Naica au nord du Mexique. En avril 2000, lors d’un percement de routine dans cette mine d’argent et de plomb, deux mineurs ont découvert une grotte stupéfiante remplie de cristaux de gypse d’un gigantisme dépassant toutes les connaissances et découvertes antérieures. Les géologues pensent que les cristaux de Naica ont commencé leur concrétion il y a 200 000 à 500 000 ans pour atteindre jusqu’à 11 mètres de longueur et 4 mètres de diamètre. Dans cette cathédrale minérale et millénaire, l’atmosphère est suffocante. Située juste au-dessus d’une intrusion de magma, la grotte offre des conditions climatiques auxquelles personne ne peut survivre. Sa température de 45 °C et son humidité relative proche de 100% ne permettent de la parcourir qu’une dizaine de minutes. Aussi, les scientifiques du projet Naica ont-ils dû s’équiper de protections spécifiques afin d’étudier et documenter la cavité mexicaine avant qu’elle ne retrouve en 2015 son état naturel immergé. Angelika Markul n’a pu accéder en personne à la grotte des cristaux mais a pu se procurer une centaine d’heures des enregistrements filmiques des scientifiques. Elle en a retenu une dizaine de minutes propices au déploiement de son imagination et au partage d’une expérience esthétique hors normes. Les faisant passés de la couleur au noir et blanc, elle force la remontée du temps qu’offre un document d’archive et semble sonder les secrets de la mémoire terrestre. En s’inspirant d’une des planches gravées par Edouard Riou en 1864 pour la première édition du Voyage au centre de la Terre de Jules Verne, la boucle vidéo devient récit d’aventure. En combinaison de survie, à l’aide de respirateurs à air réfrigéré et de lampes frontales, les explorateurs progressent lentement dans l’obscurité et l’enchevêtrement des cristaux. La source littéraire se fait alors récit d’anticipation tandis qu’émerveillement et angoisse envahissent le spectateur.

Née en Pologne en 1977, Angelika Markul est diplômée de l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. Lauréate des prix Sam Art en 2013 et Coal en 2016 – distinction récompensant les œuvres qui associent art et environnement –, elle est aujourd’hui une artiste reconnue de la scène de l’art contemporain en Europe. En 2014, le Palais de Tokyo lui consacrait à Paris sa première exposition d’envergure, suivi en 2020 d’une exposition monographique au Centre international d’art et du paysage de l’île de Vassivière. Ses œuvres sont largement diffusées en France mais également en Allemagne, en Espagne et en Pologne.

Si les heures m’étaient comptées