
Équivalence et métamorphose
Christian Valverde
Structure
Galerie le 116artau 01.07.2023
Vernissage
26.05.2023, à 18hHoraires
Ouvert du jeudi au samedi, de 15h à 19h, et le premier dimanche de chaque mois, sur rendez-vous les autres joursTarifs
Entrée libre et gratuiteSites internet
Crédits visuel : © Christian Valverde
Équivalence et métamorphose
Christian Valverde
Christian Valverde ne se livre pas facilement malgré la clarté et la maitrise de son expression artistique. On trouve chez cet ancien élève des Beaux-Arts de Valence la même articulation entre les couleurs et les formes, les mouvements et les couleurs que chez Edouard Pignon. Mais, à sa différence, il ne se sert pas de lignes structurées pour construire et meubler une surface, communément appelée tableau. L’emploi de peinture acrylique lui laisse une grande liberté, surtout par aérosol. Il n’est pas pour autant un disciple de Kupka dont il possède le côté fauve. Même s’‘il s’est écarté de toute figuration, il n’est pas à proprement parler tenté par l’abstraction. Certes, existe chez lui une esthétique des plans mais nullement pour imiter
le monde extérieur. Il veut que le spectateur reçoive son émotion – sans artifice, ce qui serait trompeur. D’emblée, la finalité de sa création ne paraît pas être de montrer l’univers physique mais l’aventure de la Vie. La peinture de Christian Valverde n’est donc pas une simple expression. Elle est d’abord et avant tout une signification qui nous conduit au plus profond de sa pensée. Plus qu’un partage, il nous propose de le suivre dans la voie authentiquement spirituelle qu’il suit depuis longtemps, tel un insatiable prospecteur. Cette spiritualité se nourrit de diverses traditions et suggère un sacré sans religiosité ni dogme.
Elle en est une libre équivalence intellectuelle. Cette exploration de la beauté est en soi un humanisme. L’implication de l’esprit dans la matière se métamorphose en permanence. Ces avatars de l’incarnation picturale deviennent un style propre, à nul autre pareil. C’est donc plutôt vers Piero Della Francesca qu’il convient de se tourner pour saisir le sens de cette géométrie, des volumes qui sert de perspective et la signification de l’immobilité apparente des compositions. Les épouser des yeux permet de les rendre vivantes en imagination. Christian Valverde, un primitif ? Oui, sans doute car il va à l’essentiel, sans détour. Les fonds qu’il met en place préalablement préparent la pensée par la division de l’espace qu’ils proposent, comme hier les primitifs italiens. Il le fait par le truchement du douanier Rousseau, dont la libre stylisation et la représentation à l’égyptienne de certains personnages comme L’enfant à la poupée ressemblent à un collage. Mais ce n’est là qu’un intermédiaire, une pierre sur le chemin devenu cheminement. […]
Alain Girard, Conservateur en chef du musée de Bagnols-sur-Cèze
